Cérémonie de l’Institut Culturel de Bretagne,
St. Quay Portrieux.
Monsieur le Maire, Monsieur le Député, Monsieur le Président de l’Institut Culturel de Bretagne, Madame la Vice Présidente du Conseil Régional, Mesdames et Messieurs, Mes Chers Amis,
C’est un grand honneur d’être parmi vous aujourd’hui pour cette cérémonie de remise du Collier de l’Hermine et de la Médaille de l’Institut Culturel de Bretagne.
Au nom de l’Institut de Documentation Bretonne et Européenne ( IDBE ), je tiens d’emblée à remercier L’Institut Culturel de Bretagne, son Président, Patrick Malrieu, ainsi que ses membres, de nous avoir décerné la médaille de l’Institut Culturel de Bretagne en reconnaissance du travail effectué par l’IDBE, et en particulier sa bibliothèque numérique.
Cette cérémonie aujourd’hui marque une autre année importante dans la vie de l’Institut Culturel de Bretagne. C’est une occasion parmi tant d’autres de rappeler l’histoire d’efforts énormes et de persévérance de tant de personnalités venues de tous les horizons et des quatre coins de la Bretagne pour préserver et promouvoir la culture et l’identité bretonne.
Ces efforts se sont développés tout au long du siècle passé, en commençant par le projet de création d’un Institut National de Bretagne en 1911, qui eut comme premier président, ce dont je suis très fièr, mon grand oncle, Charles Le Goffic.
Aujourd’hui, à un moment ou les valeurs de base de notre société qui ont inspiré le projet d’intégration européenne sont menacé, ces efforts de préserver et promouvoir la culture et l’identité bretonne ainsi que celles des autres nations sans états en Europe, restent plus que jamais essentiels. Comme l’a rappelé Monsieur Malrieu lui même tout à l’heure ainsi que lors de la cérémonie de remise de la médaille à l’ancien Premier Ministre Écossais Alex Salmond, il suffit de regarder notre réalité quotidienne ou “nous n’arrivons pas à obtenir la simple application du droit européen et des conventions internationales : le droit à notre réunification administrative, et l’application de la charte européenne pour les langues minoritaires.”
Cette situation me rappelle d’ailleurs que pendant mon travail comme représentant de l’Union Européenne, notamment dans les Balkans, en Slovenie avant que ce pays devient membre de l’UE en 2004, et plus récemment en Macédoine, pays candidat, on me posait souvent cette question : “ Monsieur l’Ambassadeur, êtes vous sur que dans vos propres pays de l’UE, le respect des droits des minorités, notamment les droits linguistiques, qui est une condition établie par l’UE pour notre adhésion, est bien établie ?”
J’avoue que j’avais du mal à trouver une réponse diplomatique à cette question sans créer des problèmes avec l’Ambassadeur de France souvent présent dans la salle… Il faut continuer à espérer que le gouvernement français dans un jour proche rectifiera cette erreur historique, et procédera à la ratification de la Charte.
C’est en 1998 que mon père, Yann Fouéré, “le vieux Lion”, ainsi que le dénommait ses amis du mouvement breton – l’EMSAV, créa l’IDBE, Institut de Documentation Bretonne et Européenne. En 2018 donc, nous fêterons nos 20 ans d’existence.
Le but était et reste celui de conserver précieusement livres, documents et archives dédiés à la Bretagne, aux autres minorités nationales en Europe, et aux principes du fédéralisme européen. Contrairement à l’Écosse ou au Pays de Galles, la Bretagne n’a pas de Bibliothèque Nationale. Il y a certes des bibliothèques publiques ou privées mais elles sont dispersées sans ordre chez les uns et les autres, souvent sans accès aux chercheurs ou au grand public.
Le rôle de la bibliothèque numérique de l’IDBE n’ai pas de rassembler tout dans un lieu, mais de faire en sorte que tous les documents et archives soient numérisés, partagés, mis à disposition, vivantes; donc que notre patrimoine ne se perde pas, et ne s’oublie pas.
A cet égard je tiens à remercier tous ceux qui ont déjà prêté des livres, des documents et archives que nous avons numérisés et qui sont maintenant accessibles sur internet.
Depuis la date de mise en ligne en 2015, nous avons plus de 4000 documents rassemblés sur le site, avec le plus ancien document remontant à 1624. Aujourd’hui, dans nos locaux rue de la Madeleine, Guingamp, nous continuons à recueillir, rassembler et conserver de nouveau documents. Vous êtes tous le bienvenus pour voir ce travail effectué avec beaucoup de passion et d’amour pour la cause de la culture et l’identité bretonne et européenne.
Cette médaille est donc pour nous un encouragement à poursuivre et a intensifier notre modeste travail d’intérêt national au service de tous les bretons et les autres minorités nationales en Europe. C’est aussi une reconnaissance de la vision de tous ceux qui ont lutté et qui continue à lutter pour la préservation de notre identité et le rôle primordial des communautés régionales dans une Europe intégrée, une Europe à l’échelle humaine.
Je vous remercie.